La directrice de la franchise Call of Duty, Johanna Faries, tonnait fièrement que “Modern Warfare a tout changé” lors du Summer Game Fest. Disait-elle vrai, et est-ce que Warzone a profité de ce succès ? Pas sûr, puisque c'est plutôt l'inverse : Warzone a redonné un second souffle à la saga des jeux Call of Duty et sans lui, pas sûr qu'elle serait si forte aujourd'hui…
Jeu vidéo du genre battle royale et free-to-play, Warzone est développé à l'origine par le studio Infinity Ward avant que tous les autres studios d'Activision y mettent la main, notamment Raven Software dès le début. Sorti le 10 mars 2020 sur consoles Playstation 4, Xbox One et PC, le jeu vidéo est désormais disponible sur next-gen PS5 et Xbox Series X et bientôt sur mobile.
Intégré initialement à l'opus Call of Duty Modern Warfare de 2019, Warzone a rapidement volé de ses propres ailes. Sauf que les intégrations futures à Call of Duty Black Ops Cold War (2020) et Call of Duty Vanguard (2021) se font souvent dans la douleur, avec des bugs graphiques, un squelette devenu colossal et très lourd, ainsi que des soucis d'équilibrage avec les centaines d'armes.
Ajoutez à ça un système de saison qui se reboot à chaque nouveau jeu auquel Warzone s'intègre, et la recette du désastre est complète. Malgré ça, le jeu vidéo signé Activision garde une popularité énorme et franchit, tant bien que mal, les obstacles pour garder sa place de leader. Ceci, fortement aidé par un gameplay fun, à la fois punitif et permissif, qui non seulement attire de nouveaux joueurs mais qui sait surtout garder les anciens.
Et ceci, sans parler de l'histoire du jeu qui s'est vite retrouvée bloquée entre les différentes itérations, reboot et suites !
Le système de jeu principal est aussi celui qui fait le succès du titre. Battle royale jusqu'à 150 joueurs sur 2 maps (et uniquement 2 cartes pendant une longue période avant l'arrivée de nouvelles zones), Warzone place le joueur sur Verdansk ou Rebirth Island et celui-ci doit batailler pour survivre et être le dernier en vie.
Là où certains modes ont poussé Warzone dans ses limites avec 200 joueurs en ligne en même temps, le jeu est souvent resté plutôt dans la modestie. Les mises-à-jour sont fréquentes et ajoutent du contenu conventionnel (nouvelles armes, essentiellement), tandis que la meta changeait au gré de ces updates. Entre les nerfs et les buffs, le titre d'Activision se modifiait mais gardait toujours son intérêt pour les joueurs.
Longtemps, Activision avait décrit Call of Duty Warzone comme un “game as a platform". Comprenez, ce n'est plus un jeu serviciel auquel on ajoute du contenu encore et encore, mais c'est devenu un jeu autour duquel gravite toute une galaxie d'autres composants. Les critiques sur Black Ops Cold War et Call of Duty Vanguard pointaient par exemple du doigt le manque de créativité et le fait que tout était axé pour une intégration Warzone.
Call of Duty Warzone est donc un mastodonte, qui a désormais une suite. Sobrement intitulée Warzone 2, ce nouveau jeu est lui conçu encore plus comme une plateforme puisqu'il a un tout nouveau moteur graphique et de développement, que les prochains jeux Call of Duty reprendront… pour une intégration Warzone encore plus complète.
Autant dire que ce Warzone 2 va être au centre des attentions d'Activision. Et s'il reproduit les chiffres de son prédécesseur (30 millions de joueurs uniques en 10 jours ; plus de 120 millions de joueurs actifs, etc), nul doute que Warzone 2 soit supporté encore plus longtemps que le 1er. Nouvelles saisons, mais aussi du contenu unique, des cartes et de nouveaux modes… rien n'est interdit !