Après le carton de la première saison sur Jeffrey Dahmer, Netflix revient avec une nouvelle affaire choc : celle des frères Menendez. Lyle et Erik, fils de millionnaires, accusés d’avoir assassiné leurs parents en plein cœur de Beverly Hills. Sortie ce jeudi 19 septembre, la saison 2 de Monstres avait tout pour séduire. Mais la « magie » n’a pas opéré. L’accueil est plus froid, l’engouement n’est pas au rendez-vous…
Une saison 2 radicalement différente
Jeffrey Dahmer était un personnage à l’immoralité glaçante, dont la perversité et les actes de cannibalisme avaient de quoi horrifier. Ce rôle, tellement lourd à porter, a laissé des traces chez Evan Peters, qui a avoué avoir eu du mal à sortir de cette spirale de noirceur après le tournage. En comparaison, l’histoire des frères Menendez, aussi choquante soit-elle, semble presque… anodine. Les deux saisons de Monstres n'ont en réalité pas grand-chose en commun, et cela tient à la nature même des crimes qu'elles explorent.
La première saison, consacrée à Jeffrey Dahmer, s’immerge dans l’horreur d’un tueur en série : un homme qui, avec un mode opératoire bien précis, traquait, attirait et assassinait méthodiquement ses victimes en les prenant en photos. De l’autre côté, l’histoire des frères Menendez se déroule dans un environnement totalement opposé : le luxe de Beverly Hills. Ces deux jeunes hommes, issus d’une famille riche et influente, n’ont commis qu’un seul crime, un parricide en plein cœur de leur immense demeure.
Pas de traque, pas de rituels macabres comme avec Dahmer. Ici, ce sont les abus subis et la dynamique familiale toxique qui sont au cœur de l’intrigue, créant un drame plus émotionnel que terrifiant. D’ailleurs, la saison 3 de Monstres s’annonce déjà et reprendra une formule plus proche de celle de la première saison. Cette fois, Netflix s’attaque à Ed Gein, surnommé « le Boucher de Plainfield ».
Seulement 57 % d'avis positifs
Les réactions du public confirment que cette saison 2 n’a pas le même effet que la première. Sur Rotten Tomatoes, la série récolte pour l’instant 57 % d’avis positifs, loin des 80 % obtenus par l’histoire de Jeffrey Dahmer. Un score plutôt tiède qui reflète un engouement beaucoup plus mesuré. Les critiques sont mitigées, et certains spectateurs ne cachent pas leur déception. L’une d’elles résume bien l’ambiance générale :
« Un effort solide pour suivre Dahmer, mais il manque le facteur choc que son prédécesseur avait su créer. Si les abus subis par les frères sont avérés, je dirais que Netflix a davantage cherché à les glamouriser qu’à dégoûter le public de leur père. Divertissant pour un marathon un jour de pluie, mais à prendre avec des pincettes niveau précision historique. »
Côté casting, Cooper Koch et Nicholas Alexander Chavez, qui incarnent Lyle et Erik, sont salués pour leurs performances. Cela dit, la série vient à peine de sortir, et peu de gens ont encore eu le temps de tout visionner. Le score pourrait donc changer. Mais une chose est déjà claire : la fascination quasi morbide qu’avait suscité Dahmer n’est pas au rendez-vous avec l’affaire des Menendez.
L'avis de la rédaction
Après avoir passé une nuit blanche à binge-watcher la saison 2 de Monstres, je dois avouer que mon avis est plutôt mitigé. La première saison, centrée sur Jeffrey Dahmer, m’avait littéralement bouleversée. C’était choquant, dérangeant, et l’ambiance était si lourde que j’ai dû faire des pauses pour digérer les atrocités. Mais cette fois-ci, l’effet n’est pas le même. La saison 2, qui raconte l’histoire des frères Menendez, ne dégage pas cette atmosphère suffocante. C’est même tout le contraire. Le cadre luxueux de Beverly Hills est presque attrayant, loin des appartements crasseux de Milwaukee. On est moins dans l’horreur brute et plus dans une sorte de drame familial. Ce changement de ton est assez déstabilisant, surtout si on s’attendait à retrouver la même intensité que dans Dahmer. Ce qui m’a vraiment dérangée, c’est la manière dont la série choisit de raconter les faits. Elle insiste lourdement sur les abus que les frères auraient subis. Mais dans la réalité, rien ne prouve ces accusations. C’est une zone grise, et la série semble valider une version des événements qui n’a jamais été confirmée. La saison 2 est loin d’être mauvaise. Le casting est solide, l’esthétique est impeccable, mais elle n’a pas l’impact brut et choquant de la première. C’est plus une série à regarder tranquillement un week-end, sans ressentir ce malaise profond que Dahmer avait su imposer.