Hated in the Nation (Haine Virtuelle en VF) est le sixième épisode de la saison 3 de Black Mirror. Inspiré du polar nordique, il met en scène des abeilles robots conçues pour polliniser les plantes au Royaume-Uni, qui sont piratées et utilisées comme armes meurtrières.
Dans la réalité, la start-up israélienne Arugga AI Farming a développé des robots capables de polliniser des fleurs sous serre à l’aide de caméras et d’intelligence artificielle. Baptisé Polly, ce système est déjà utilisé dans plusieurs pays. Espérons que, contrairement à la série, il ne tombe jamais entre de mauvaises mains...
San Junipero est le quatrième épisode de la saison 3 de Black Mirror.
En 1987, dans la ville balnéaire de San Junipero, Yorkie et Kelly développent une relation passionnée. Ce lieu est en réalité une simulation numérique où les personnes âgées ou décédées peuvent transférer leur conscience, vivant ainsi une seconde jeunesse éternelle.
Dans la réalité, la startup américaine Rendever utilise la réalité virtuelle pour aider les seniors à lutter contre l'isolement social. Grâce à des casques VR, les résidents de maisons de retraite peuvent explorer le monde, revisiter leur maison d'enfance ou assister à des événements familiaux, recréant des souvenirs précieux.
Fifteen Million Merits (15 millions de mérites) est le deuxième épisode de la première saison de Black Mirror.
Dans ce monde ultra-capitaliste, Bing pédale chaque jour sur un vélo pour accumuler des crédits numériques. Son seul espoir d’échapper à cette existence absurde ? Réunir 15 millions de "mérites" pour participer à une émission de télé-réalité. Une critique acerbe d’un système où chaque effort humain est monétisé.
Quelques mois après la diffusion de l’épisode, la réalité a rattrapé la fiction. À Santa Rita do Sapucaí, au Brésil, une prison a proposé à ses détenus de réduire leur peine… en pédalant. L’effort physique alimente l’éclairage public de la ville, et pour chaque 24 heures de vélo, les prisonniers gagnent un jour de remise.
Quand la dystopie devient programme de réinsertion, on ne sait plus trop si l’on doit saluer l’ingéniosité… ou frissonner devant la justesse glaçante de Black Mirror.
Crocodile est le troisième épisode de la saison 4 de Black Mirror.
Mia tente de cacher un crime, mais une enquêtrice utilise une technologie capable de lire les souvenirs visuels via une puce cérébrale. Pour éviter d’être démasquée, Mia prend des décisions extrêmes.
Cette technologie n’est pas pure fiction : en 2014, des chercheurs de Yale ont réussi à reconstruire des visages vus par des participants à partir de données d’IRM fonctionnelle, en utilisant des techniques de neuroimagerie. Un pas réel vers la lecture des souvenirs.
Playtest est le deuxième épisode de la saison 3 de Black Mirror.
Pour financer son tour du monde, un jeune Américain accepte de tester un jeu vidéo d'horreur en réalité augmentée, directement connecté à son cerveau. L'expérience tourne rapidement au cauchemar, confrontant le joueur à ses peurs les plus profondes.
Dès 2009, le concepteur Sam Barlow a exploré une idée similaire dans Silent Hill: Shattered Memories. Le jeu intègre un "Psych Profile" : un test psychologique inspiré des "Big Five" qui analyse les choix du joueur pour adapter l'expérience en fonction de sa personnalité et de ses peurs.
Be Right Back, premier épisode de la saison 2 de Black Mirror, imagine un futur où l’on peut continuer à parler à un être cher… même après sa mort. Grâce à une IA nourrie des traces numériques du défunt — messages, photos, vidéos — Martha dialogue avec une réplique virtuelle de son compagnon. Jusqu’à faire le choix de le "ramener" physiquement, sous la forme d’un androïde.
Une idée qui semblait glaçante à l’écran, et pourtant… En 2016, Eugenia Kuyda, entrepreneuse russe, crée un chatbot à l’image de son meilleur ami décédé, Roman Mazurenko. En exploitant leurs échanges passés, elle reconstitue sa manière de parler, de penser. Roman « revient », numériquement.
Cette expérimentation intime deviendra le point de départ de Replika, une application aujourd’hui utilisée par des millions de personnes pour discuter avec des avatars IA personnalisés. Le deuil, désormais, peut se vivre à travers un écran.
Striking Vipers, épisode d’ouverture de la saison 5 de Black Mirror, brouille les frontières entre amitié, désir et réalité. Danny et Karl, deux anciens colocataires, se retrouvent dans un jeu de combat en réalité virtuelle… avant que leurs avatars ne commencent à avoir des relations sexuelles. Ce qui commence comme un jeu devient une exploration troublante de l’identité et du corps numérique.
Et la réalité n’est pas loin derrière. Le jeu ViRo Playspace propose une expérience immersive similaire : environnement virtuel pour adultes, interactions sexuelles, et même synchronisation avec des sextoys connectés. Ce que Black Mirror présentait comme une dérive devient, pour certains, un simple divertissement.
Nosedive, premier épisode de la saison 3 de Black Mirror, est devenu culte pour une bonne raison : il nous tend un miroir bien trop familier. Dans cette société pastel et ultra-polie, chaque interaction est notée. Un sourire un peu forcé ? Cinq étoiles. Une parole de travers ? Vous perdez votre accès à la location de voiture, voire à l'hôpital. Lacie, obsédée par sa note sociale, s'effondre en direct — métaphoriquement et littéralement.
Ce cauchemar de validation permanente n’est pas qu’une fiction. En Chine, un système de crédit social a bel et bien été mis en place. Il n’est pas centralisé comme dans la série, mais il repose sur le même principe : récompenser les “bons” comportements et sanctionner les “mauvais”. Manger dans le métro à Pékin ou promener son chien sans laisse à Shanghai peut entraîner une mise sur liste noire. À l’inverse, un bon score peut faciliter l’accès à un prêt ou à une école.
La série pousse la logique jusqu’à l’absurde — mais à peine. Dans un monde déjà obsédé par les likes, les évaluations Uber, les étoiles Amazon ou les followers Instagram, Nosedive ne fait pas que prédire l’avenir : il le reflète.
Et si on rit un peu jaune en regardant l’épisode, c’est peut-être parce qu’on sait déjà qu’on y est presque.
Metalhead, cinquième épisode de la saison 4 de Black Mirror, transforme un simple robot en cauchemar. Dans un monde post-effondrement, Bella est traquée par un chien robotique meurtrier.
En 2017, Boston Dynamics présentait son SpotMini, un robot à quatre pattes capable d’ouvrir des portes, de grimper des escaliers… et, à plusieurs, de tirer un camion. Officiellement conçu pour des tâches logistiques, il fascine autant qu’il inquiète.
Quand la fiction imagine des machines tueuses et que la réalité nous montre déjà leur prototype — poli, jaune, presque mignon — on comprend vite : Metalhead ne fait que pousser à peine plus loin ce que l’humain est déjà en train de construire.