Créer un manga est une tâche complexe et chronophage, exigeant un dévouement total. Et si cette vocation artistique fascine, elle doit aussi permettre à ses auteurs de vivre correctement. Ce qui est loin d'être le cas pour de nombreux artistes. Récemment, Shueisha, l’éditeur de mangas le plus influent du Japon, a revu à la hausse les revenus de ses mangaka, répondant ainsi à une demande longtemps portée par la profession.
Combien gagnent les mangaka chez Shueisha ?
Désormais, les auteurs qui travaillent pour Shueisha reçoivent un salaire annuel de 6 700 euros, en plus d’un paiement par page : 135 euros pour une page en noir et blanc, et 203 euros pour une page en couleur. À cela s’ajoute un cachet initial de 3 300 euros pour lancer un projet. Si cela peut sembler confortable, il faut rappeler que dessiner un manga demande un rythme infernal, avec des dizaines de pages à produire chaque mois.
Prenons l’exemple d’Eiichiro Oda, créateur de One Piece, dont la santé inquiète régulièrement les fans. Bien sûr, Oda ne se contente pas de son revenu de Shueisha. Entre les produits dérivés, les jeux vidéo et la récente série live-action signée Netflix (à 18 millions de dollars l’épisode) il génère des millions chaque année. Mais tous les mangaka ne bénéficient pas d’un tel jackpot.
Des contrats sur mesure pour les stars
Chez Shueisha, tous les auteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Les stars comme Gege Akutami (Jujutsu Kaisen), Kohei Horikoshi (My Hero Academia) ou encore Yoshihiro Togashi (Hunter x Hunter) ont droit à des contrats personnalisés. Et c’est logique : leurs mangas, qui explosent les ventes à chaque sortie, rapportent des millions à l’éditeur.
Depuis sa création en 1925, Shueisha règne sur le monde du manga grâce à ses magazines phares comme Weekly Shonen Jump. Mais la concurrence est rude. Avec cette hausse des salaires, l’éditeur montre qu’il est prêt à évoluer tout en attirant de nouveaux talents. Pour les fans, c’est une belle garantie : des mangaka mieux payés, c’est aussi des œuvres encore plus passionnantes.