On connaissait les traditionnelles caméras de surveillance mais saviez-vous que les entreprises pouvaient aller bien plus loin que cela pour surveiller leurs employés ? Dans la ligne de mire de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), les "keyloggers", des mouchards installés sur des ordinateurs et qui enregistrent toutes les informations tapées sur le clavier de ses utilisateurs.
Ils vous surveillent
Ces gadgets qu'on penserait ne voir que dans des films d'espionnage, seraient en fait utilisés par certaines entreprises qui n'ont pas de scrupules à surveiller leurs employés à leur insu. "Certaines sociétés sont parfois tentées d'utiliser des méthodes très intrusives afin de surveiller l'activité de leurs salariés depuis leur poste informatique", explique la CNIL. Ainsi, des sites visités aux saisies tapées, tout est retranscrit et accompagné de l'heure de l'action. Impossible de visionner une vidéo de chat ou un Tumblr débile sans que la société en soit informée.
Cette tendance Big Brothers est bien sûr illégale et proscrite, comme le met en garde la Commission : "Ce type d'outil ne peut pas être utilisé dans un contexte professionnel, à l'exception d'impératifs forts de sécurité, et d'une information spécifique des personnes concernées". Ce qui n'empêche pas certaines entreprises d'y avoir recours.
Mise en demeure d'une entreprise française
Après de nombreuses plaintes reçues en 2012 de salariés ayant constaté ou supposé l'installation d'un tel logiciel espion sur leur ordinateur, la CNIL a décidé d'enquêter. Elle a ainsi effectué "des contrôles auprès des sociétés mises en cause afin de vérifier dans quelles conditions ces dispositifs très particuliers de cybersurveillance étaient utilisés", et n'a pas été déçue du voyage.
A l'issue de son investigation, la commission a découvert qu'une société française, dont le nom a été tu, utilisait fréquemment des "keyloggers" embusqués dans les postes informatiques de ses employés. A cause de "ce dispositif [qui] porte une atteinte excessive à la vie privée des salariés concernés et est illicite au regard de la loi 'informatique et libertés", l'entreprise concernée a été mise en demeure ce 20 mars et exhortée de cesser son espionnage.