Jadis loisir de niche, le jeu vidéo a rapidement grimpé les échelons pour devenir le principal pilier de l'industrie du divertissement, devant le cinéma et la musique. En 2019, les jeux vidéo généraient ainsi deux fois plus de revenus que les deux autres industries réunies. Ce succès, le monde du gaming l'a patiemment construit au fil des années, grâce à des licences qui sont rentrées de plein pied au panthéon de la pop culture : GTA, Mario, Zelda, Final Fantasy, Pokémon, The Elder Scrolls...
Le jeu vidéo a eu très chaud
Aujourd'hui incontournable, le jeu vidéo aurait pu emprunter un chemin beaucoup moins glorieux au moment du fiasco représenté par l'adaptation du film E.T., l'extra-terrestre. Développé et édité par Atari, le titre — considéré par beaucoup comme le pire de l'histoire, alors qu'il a simplement reçu des avis mitigés à l'époque — est célèbre pour avoir largement contribué au terrible krach du jeu vidéo de 1983. Avec, pour image symbolique, des milliers de cartouches du jeu enterrées dans une décharge du Nouveau Mexique, aux États-Unis.
Si Atari, constructeur prolifique à l'époque, ne s'est jamais relevé de cet échec commercial, l'industrie a su faire le dos rond, et se reconstruire autour de nouvelles icônes : Nintendo avec Mario et Zelda, et Sega avec Sonic et Alex Kidd. L'arrivée d'acteurs multimédia — Sony et Microsoft — a permis à l'industrie du gaming de prendre une ampleur exceptionnelle.
Le pire jeu vidéo de tous les temps, c'est lui
Si des titres tels que The Legend of Zelda : Ocarina of Time, Skyrim ou encore GTA V ont permis au jeu vidéo de franchir plusieurs paliers, on ne peut pas du tout en dire autant de Big Rigs: Over the Road Racing. Sorti en 2003 en exclusivité sur PC — et uniquement sur le marché américain — le titre développé par Stellar Stone est un condensé de tout ce qu'il ne faut pas faire.
Présenté comme un jeu vidéo de course de camions semi-remorques, où l'objectif principal du joueur est de transporter un chargement illégal en évitant les forces de police — jusqu'ici, tout va bien — Big Rigs est en fait un jeu sans but, sans fun, sans intérêt. Pour un média dont la nature est ludique, c'est la pire appréciation possible.
Qu'est-ce qui caractérise un tel échec ? Les points sont très nombreux. Dans le jeu, il est ainsi impossible de perdre une course, parce que le véhicule de l'adversaire ne démarre pas ou est programmé pour s'arrêter avant la ligne d'arrivée. Outre l'absence d'objectif, le titre ne procure aucune sensation de physique ou de vitesse, ce qui est un comble pour un jeu de course. Que vous soyez sur une piste plate ou une pente, c'est exactement la même chose.
On évoquera brièvement les chiffres qui dépassent littéralement du compteur, les checkpoints qui peuvent être franchis dans n'importe quel ordre, ou encore le message de victoire "YOU'RE WINNER", qui signifie "T'ES GAGNANT" et non "TU AS GAGNÉ". Avec une note de 8/100 sur Metacritic, Big Rigs est considéré comme le « pire jeu vidéo de tous les temps » par le site. Et c'est tout à fait logique.
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