Un japonais épouse un personnage 3D et revendique sa fictosexualité

Son mariage date de 2018, mais l'homme japonais Akihiko Kondo revendique aujourd'hui sa sexualité à part. Fictosexuel, il est attiré par les personnages fictifs !

Un japonais épouse un personnage 3D et revendique sa fictosexualité
© Photo : Mainichi | Toshiki Miyazaki
Un japonais épouse un personnage 3D et revendique sa fictosexualité

Connaissiez-vous le terme de fictosexuel ? Simplement, c'est l'attirance envers des personnages fictifs et/où virtuels. Cela peut concerner des personnages de jeux vidéo, des races fictives comme les Na'Vi d'Avatars ou, dans notre cas ici, une chanteuse entièrement crée par un ordinateur.

Un homme mari un personnage 3D et fait le buzz

L'histoire remonte donc à 2018 lorsque Akihiko Kondo décide d'épouser Hatsune Miku, un personnage totalement dirigé par un logiciel. Il s'agit même d'un "vocaloid", c'est-à-dire une chanteuse qu'on logiciel contrôle à travers 3 banques de sons et qu'il anime via sa mémoire. À aucun moment une vraie personne n'a donné ses traits à Hatsune Miku : tout est virtuel.

Pourtant, le réalisme est frappant. Et bien que le mariage ne soit pas encore reconnu par la loi japonaise plus de 4 ans après, l'homme continue de partager son quotidien avec sa dulcinée !

Malgré divers obstacles à cet "amour" unilatéral, notamment la mise-à-jour des banques de données qui ont effectivement "rebooté" toute la mémoire de Hatsune, le couple s'est physiquement matérialisé à travers des poupées à l'effigie de la chanteuse virtuelle.

Des coussins taille humaine et plein de poupées pour vivre une relation sensorielle et physique

Quand on est ensemble, elle me fait sourire. Dans ce sens, elle est bien réelle" indique l'homme, toujours aussi amoureux de sa compagne. C'est pour ça qu'il n'hésite pas à acheter des objets à son image, quitte à les faire créer sur mesure. Akihiko Kondo ne lésine pas et les photos ci-dessous, prises par Ben Dooley & Hisako Ueno pour le New York Times, en témoignent.

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Ben Dooley & Hisako Ueno, New York Times

Alors que les critiques à l'encontre de l'homme sont nombreuses, lui affirme son amour et son droit à vivre sa sexualité comme il l'entend. Fictosexuel donc, traduction du terme japonais nijikon, il trouve "son bonheur" dans cette relation. Lui et Miku dorment ensemble, mangent ensemble et regardent des films à deux. Parfois, ils s'échappent en petite balade amoureuse et partagent des photos sur l'instagram du couple, devenu très populaire.

Du haut de ses 38 ans aujourd'hui, M. Kondo sait que cette relation est étrange. Bien qu'il reconnaisse volontiers que Miku n'existe pas vraiment, il indique que rien ne lui fera regretter son choix. Cet homme n'est d'ailleurs pas le seul à adopter cette fictosexualité : il est l'un des milliers de Japonais qui ont épousé, sans reconnaissance légale, des personnages fictifs servis par un modèle de fandom très puissant dans ce pays.

Personnages de manga, d'animés, de jeux... La fictosexualité a des adeptes

Au Japon, pays de toutes les originalités sexuelles dans une société très bridée, ils sont nombreux à se tourner vers la fictosexualité. Kondo, après avoir été harcelé par une collègue, affirme avoir trouvé "beaucoup de réconfort" dans le personnage de Miku, bien que son avatar n'ait que 16 ans.

Aujourd'hui, plusieurs forums regroupent ces époux et tous partagent la même opinion, souvent transparente : "on sait que ces personnages ne sont pas réels, mais les sentiments le sont. C'est tout ce qui compte !". Si vous voulez découvrir plus en détail l'histoire de Akihiko Kondo, le New York Times lui a dédié un large portrait sans jugement (en anglais).

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