Né en Arkansas aux États-Unis, Carlos Hathcock a très vite été en contact avec la chasse et les armes à feu. Élevé par ses grands-parents après la séparation de ses géniteurs, Carlos a rapidement dû apprendre à chasser pour aider sa famille qui vit alors dans une grande pauvreté. Il n'a clairement rien à envier au protagoniste de Sniper Elite 5.
Très jeune, Hathcock passe donc beaucoup de temps dans les bois avec son chien. Il s'y voit comme un soldat américain, chassant des Japonais imaginaires, alors que l'US Army s'enlise dans le Pacifique à la fin de la deuxième Guerre mondiale.
Enrôlé à 17 ans en tant que Sniper chez les Marines
Dès qu'il le pourra, à l'âge de 17 ans, Carlos Hathcock rejoindra le corps des marines. C'est avec eux qu'il sera déployé au Vietnam, d'abord en tant que policier militaire avant d'être promu au rang de sniper de son escouade. Hathcock fut choisi pour ce rôle car il avait précédemment remporté plusieurs compétitions de tir lors de sa formation de marine.
On peut dire que c'est à partir de ce moment que Carlos Hathcock est devenu celui qu'il avait toujours imaginé. En service, on estime que Hathcock est responsable de la mort de 300 ou 400 soldats ennemis, bien que seuls 93 cibles aient été officiellement confirmées. En effet, à l'époque de la Guerre du Vietnam, il faut un observateur pour qu'une victime soit confirmée ce qui est évidemment très rare.
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Une prime de 30 000 dollars sur sa tête
Tout cela nous amène aux deux événements qui feront la légende de Carlos Hathcock. Le premier est un duel de sniper qui ferait passer le film Stalingrad pour un épisode de Dora l'exploratrice. Consciente des exploits militaires de Hathcock, l'armée populaire vietnamienne met sur sa tête une prime de 30 000 dollars. Un montant faramineux qui dépasse largement les autres primes placées sur d'autres éléments clés de l'armée américaine.
Les meilleurs snipers vietnamiens se mettent donc en chasse de celui qu'ils surnomment "Long Tr'ang" soit plume blanche, en référence à l'ornement que Hathcock garde constamment sur son chapeau. Par solidarité, plusieurs marines, déployés dans la même zone, choisiront d'accrocher eux aussi une plume à leur chapeau pour semer le doute dans les rangs vietnamiens. C'est aujourd'hui devenu le symbole utilisé sur plusieurs lignes de vêtements.
Face à face avec "Cobra"
C'est lors de cette chasse que Hathcock croisera la route du "Cobra", un sniper vietnamien redouté connu pour avoir abattu de nombreux marines en service. Alors qu'ils étaient à la recherche l'un de l'autre dans une jungle près de Da Nang, Hathcock aperçoit le reflet d'une lunette dans les feuillages. Il ne lui en faut pas plus pour décocher un tir qui finira par se loger dans la tête du "Cobra" après avoir traversé la lunette de visée de ce dernier.
Carlos Hathcock n'a retiré sa plume blanche qu'au cours d'une seule mission lors de son séjour au Vietnam. Cette fameuse mission, qui sera son second fait d'arme dans notre récit, Hathcock l'accepte à quelques jours de son retour aux États-Unis, sans même en connaître la teneur.
4 jours et 3 nuits sans dormir
L'objectif, plus que périlleux, de cette mission était l'élimination d'un général de l'armée populaire vietnamienne, localisé dans une caserne bien protégée. Pour mener à bien sa mission, Carlos Hathcock passera 4 jours et 3 nuits sans dormir afin de parcourir, en rampant à travers la jungle, le kilomètre et demi qui le séparait de sa cible.
Hathcock racontera que plusieurs soldats lui ont presque marché dessus alors qu'il se camouflait et que sa couverture a failli être ruinée par un Crotale des Bambous avec qui il s'est retrouvé face à face. Malgré ses incidents, Hathcock ira au bout de sa mission et abattra le Général adverse d'une seule balle dans le torse.
Remercié pour son service, Hathcock sera rapatrié en 1967 avec les honneurs. Mais c'était mal connaître ce chasseur né, qui retournera volontairement au conflit en 1969 afin de prendre la tête d'une escouade de sniper.
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L'École de snipers de Quantico
Après son service, il participera activement au développement de l'école des snipers, située sur la base de Quantico en Virginie. Malgré les douleurs liées aux multiples blessures subies lors de son déploiement, Hathcock restera actif jusqu'à ces derniers jours avant de s'éteindre en 1999 à l'âge de 56 ans. On conclura ce portrait sur une citation d'Ernest Hemingway, dont Hathcock dira qu'il avait bien raison :
Il n'y a pas de chasse plus enivrante que la chasse à l'homme, et ceux qui ont longtemps traqué des hommes armés et ont aimé ça, n'aimeront jamais rien d'autre ensuite.
Si ce n'est pas déjà fait, nous vous invitons à lire notre portrait de Simo Hayha, le sniper finlandais à qui l'on attribue le plus de victimes à travers l'Histoire.