Le sexe, un tabou dans le secteur
La relation entre l'industrie du jeu vidéo et celle du sexe a globalement toujours été marquée du sceau de la pudeur. Les éditeurs les plus en vue rechignent à proposer des scènes de sexe dans leurs jeux. Et quand ils le font, à l'image du mod Hot Coffee de GTA San Andreas ou de The Witcher, celles-ci sont généralement frappées par la censure.
On se souvient notamment de l'interdiction faite aux joueurs de capturer les scènes érotiques de Cyperpunk 2077, qui avait été formulée par Xbox. C'est justement au sein de la branche jeu vidéo de Microsoft que l'histoire insolite du jour nous est parvenue.
Une comparaison osée pour promouvoir le multi online
C'est le genre d'anecdote qui prête aujourd'hui à sourire. Elle a pourtant valu bien des problèmes à Seamus Blackley, l'un des concepteurs les plus en vue de la première Xbox sortie en 2001. Le récit a ressurgi sur twitter, au détour d'une réaction à une citation attribuée à une journaliste de Bloomberg. L'énoncé est le suivant : "Le jeu vidéo, c'est comme la masturbation : tout le monde le fait mais personne ne veut en parler."
Souhaitant rendre à César ce qui appartient à César, la journaliste a expliqué que cette phrase culte était une référence directe à un propos initialement crédité au développeur, à quelques semaines du lancement de la Xbox.
En réponse à ce tweet, Seamus Blackley a expliqué avoir quasimentété renvoyé de Microsoft à cause de cette phrase.
Pourquoi cette comparaison ? À l'époque, la Xbox de Microsoft avançait un argument majeur par rapport à ses concurrentes : le multijoueurs online. Contrairement au multijoueurs local, qui nécessite de réunir au moins 2 personnes dans une même pièce, le mode de jeu en ligne s'accommode de cette règle. Le plaisir est toujours partagé, mais devient solitaire... d'où l'audacieuse image.
Convoqué par Bill Gates en personne
Seamus Blackley estime que la raison pour laquelle il s'est retrouvé sur le point de perdre son emploi tient au fait que cette citation se soit retrouvée dans les colonnes du East Side Journal. Selon lui, le journal conservateur était souvent lu par les épouses et compagnes des cadres exécutifs de Microsoft.
L'histoire est remontée aux oreilles des grands patrons Steve Balmer et Bill Gates, qui convoquèrent illico Blackley dans leurs bureaux. Malgré la colère des dirigeants, le développeur fut épargné de la menace d'un licenciement et réussit à lancer la Xbox sur le marché des consoles.
Si les débuts de la première console de Microsoft furent difficile, la boîte américaine pèse aujourd'hui bien davantage sur le secteur du jeu vidéo, en témoigne le rachat d'Activision-Blizzard pour le montant record de 70 milliards de dollars.