Éclairer les rues sans électricité pourrait bientôt rentrer dans le domaine du possible. Trois scientifiques, du laboratoire californien Glowing Plant Project, se sont en effet mis en tête de créer des plantes capables de briller dans l’obscurité, en utilisant des techniques reposant sur la biologie de synthèse, et la bioluminescence (ou production de lumière par un organisme vivant).
Déjà 8430 donateurs
La méthode est de "fabriquer des organismes vivants et des fonctions biologiques qui n’existent pas dans la nature", comme l’explique le CNRS, en "insérant dans une arabette (plante de la même famille que le colza ou le chou) les circuits génétiques d’une luciole”, précise la revue scientifique Nature. Un projet pour le moins original, qui a vite trouvé financement via le crowdfunding (dons publics).
Sur le site américain KickStarter, Omri Amirav-Drory, biologiste spécialisé dans la synthèse, Kyle Taylor et Antony Evans ont déjà récolté quelque 480 000 dollars (un peu plus de 360 000 euros), grâce à plus de 8430 donateurs, alors que l’objectif de depart était d’obtenir 65 000 dollars. En contrepartie de son geste, chacun des mécènes recevra un petit cadeau, en l’occurrence des graines permettant de faire pousser soi-même ses “arbres phosphorescents”.
Les associations s'inquiètent
Mais si les scientifiques estiment que ces expériences ne comportent aucun danger, d’autres ne partagent pas cet avis. Inquiets du contrôle qui sera exercé sur les recherches et la diffusion des plantes modifiées, les membres de l’association ETC fustigent le principe consistant à utiliser “de l'ADN artificiel pour 're-programmer' des formes de vie”, assurant au passage que “des institutions comme la Convention des Nations unies sur la biodiversité, les conseillers en bioéthique du président des Etats-Unis, et l'industrie des assurances ont lancé des avertissements” contre la dissémination d’organismes produits par la biologie de synthèse.