Blanche-Neige : Disney piétine son héritage avec un live-action sans âme

Disney repeint Blanche-Neige aux couleurs du progrès, mais oublie au passage la magie du conte.

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© Disney
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Il fut un temps où Disney savait enchanter les foules, et Blanche-Neige et les Sept Nains (1937) en est la preuve éclatante. Premier long-métrage d’animation du studio, chef-d'œuvre intemporel, il a posé les bases du conte moderne au cinéma. S’y attaquer, c’est jouer avec un mythe, et le pari est risqué : impossible de contenter tout le monde.

Blanche-Neige (2025) tente pourtant l’exercice, mais trébuche sur ses propres ambitions. Entre un prince remplacé par un rebelle sans charisme, des nains effacés au profit de créatures en motion capture et un scénario qui privilégie la réécriture forcée à l’émotion, ce remake ne fait que souligner la puissance de l’original… en échouant à la reproduire.

Un film qui se perd dans sa propre modernisation

Dès les premières minutes, Blanche-Neige affiche sa volonté de dépoussiérer son héroïne. Ici, Blanche-Neige (Rachel Zegler) n’est plus définie par son teint de porcelaine, mais par une tempête de neige qui aurait marqué sa naissance – une relecture inutile qui symbolise bien la tendance du film à surjustifier chaque élément du récit.

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Blanche-Neige Disney

Exit aussi le prince charmant : son rôle est remplacé par un chef de bande façon Robin des Bois, incarné sans relief par Andrew Burnap. Un changement qui aurait pu apporter un souffle nouveau, mais qui se révèle être un artifice creux, tant le personnage manque de substance.

La méchante reine, interprétée par Gal Gadot, est sans doute l’élément le plus intrigant du film… du moins sur le papier. En pratique, son interprétation oscille entre le cabotinage et l’inexpressivité, et son intrigue finit par être aussi bancale que son plan machiavélique. Même son miroir magique – élément pourtant central du conte – se retrouve dilué dans un discours pseudo-féministe sans réel impact narratif.

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Gal Gadot dans Blanche-Neige Disney

Des choix artistiques discutables

Là où le film échoue particulièrement, c’est dans son traitement des nains. Plutôt que d’assumer leur présence et de leur donner une réelle profondeur, Blanche-Neige fait le choix étrange d’en faire des créatures animées en motion capture, à mi-chemin entre Le Hobbit et Les Schtroumpfs. Un parti pris qui trahit une hésitation constante : Disney veut moderniser son histoire, mais sans froisser personne. De cette union nait approche tiède qui ne convainc ni les amateurs de l’original, ni ceux en quête de nouveauté.

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Blanche-Neige Disney

Visuellement, le film oscille entre le clinquant et l’insipide. La direction artistique, qui aurait pu être le point fort du projet, se contente d’une esthétique générique, où même le fameux costume de Blanche-Neige semble sorti d’un rayon de déguisements bas de gamme. À l’inverse, la méchante reine bénéficie d’un soin particulier dans son apparence, mais son design trop stylisé frôle parfois la caricature.

Si Blanche-Neige avait au moins brillé par ses chansons, il aurait pu sauver une partie de son identité. Mais là encore, la magie n’opère pas. Les compositions musicales sont oubliables et ne rivalisent en rien avec les classiques du premier film. Pire encore, elles semblent insérées de manière artificielle, comme si elles n’avaient pas trouvé leur place dans le montage final.

Verdict : un conte sans éclat, prisonnier de ses contradictions

Finalement, Blanche-Neige rejoint la liste des adaptations live-action sans âme. Là où le film aurait pu réinventer son conte avec audace, il se contente d’une relecture maladroite et tiède, tentant désespérément de concilier tradition et modernité sans jamais trouver son équilibre. Face à un tel naufrage, mieux vaut revoir l’original de 1937… ou encore Blancanieves (2013), véritable bijou de réinterprétation.

Le remake de Blanche-Neige signe l’un des pires démarrages de l’histoire de Disney Le remake de Blanche-Neige signe l’un des pires démarrages de l’histoire de Disney