Une scène de "Ça : chapitre 2" insoutenable
Même s'il a déçu de nombreux fans par sa longueur et son manque de rythme, "Ça : chapitre 2" a offert aux spectateurs plusieurs scènes particulièrement sanglantes. En tentant de rester le plus fidèle possible à l'oeuvre originale de Stephen King, Andrés Muschietti a dû tourner plusieurs séquences très difficiles à supporter.
Et celle qui a le plus perturbé les spectateurs est sans conteste la scène d'introduction. On assiste pendant une dizaine de minutes à l'agression homophobe d'Adrian Mellon (joué par Xavier Dolan) et de son petit ami, suivis depuis la fête foraine par une bande d'adolescents violents de Derry et tabassés sur un pont avant d'être jetés dans la rivière.
Inspiré d'un fait divers qui avait choqué l'Amérique
Cette agression homophobe est filmée de façon très réaliste, et cerise sur le gâteau, la scène se conclut par le meurtre de la victime par le clown Pennywise. Beaucoup de spectateurs se sont plaints de la violence de cette séquence. Un reproche surprenant, puisque la scène est très fidèle à un long chapitre du roman de Stephen King.
L'auteur américain a par ailleurs confié que cette idée lui était venue suite à un fait divers qui a agité les Etats-Unis en 1984, alors qu'il était en pleine écriture de son chef d'oeuvre. Contrairement à Pennywise, pas inspiré d'un serial killer comme la légende le raconte, ce chapitre a bien existé dans la réalité. À l'époque, le jeune Charlie Ward et son petit ami avaient été violemment agressés à Bangor, dans le Maine.
Stephen King choqué par ce meurtre
Les deux hommes s'étaient faits tabasser sur un pont en pleine soirée par un groupe de trois adolescents âgés de 15 à 17 ans, avant que Charlie ne fasse une crise d'asthme et que ses agresseurs le jettent dans la rivière Kanduskeag alors qu'il ne savait pas nager. Le cadavre du jeune homme avait été retrouvé trois heures plus tard dans l'eau.
Ce crime terrible est devenu un symbole de la lutte contre l'homophobie outre-Atlantique. Chaque année, les habitants de Bangor honorent la mémoire de Charlie Ward en jetant des fleurs dans la rivière où il a péri. Stephen King a raconté au Bangor Daily News l'impact que ce meurtre avait eu sur lui, alors qu'il habitait dans le Maine au moment des faits, en pleine écriture de "Ça".
Je pense que la mort de Charlie Howard a choqué les habitants de la région au point de les faire se pencher sur les questions de discriminations et d’orientation sexuelle. Je sais que c’est l’effet que cela m’a fait.