Les révélations s'enchaînent chez Ubisoft, et au fur et à mesure que les langues se délient, le studio se voit contraint de se justifier pour plusieurs de ses choix discutables. Il y a quelques semaines, c'était à cause de plusieurs cas de harcèlement au sein des locaux de l'entreprise, que le PDG d'Ubisoft, Yves Guillemot, s'était exprimé pour présenter ses excuses et promettre une série de mesures visant à corriger une culture d'entreprise jugée sexiste.
Une vision biaisée des personnages féminins chez Ubisoft
Et le 21 juillet, c'est Bloomberg qui s'est de nouveau intéressé à la question pour tâcher de comprendre les raisons des choix d'Ubisoft. Dans son enquête, le journaliste Jason Schreier s'est notamment intéressé à la façon dont le studio considérait les personnages féminins dans ses jeux. Dans la saga Assassin's Creed, les héros ont longtemps été des hommes. Dès Assassin's Creed Unity en 2014, la question d'un personnage principal féminin s'était posée. Mais à l'époque, elle fut rejetée, car "créer et animer les vêtements des personnages féminins aurait pris trop de temps et demandé trop de travail", selon un directeur créatif d'Ubisoft.
Pour le jeu suivant, Assassin's Creed Syndicate, une première version du script donnait un temps d'écran équivalent aux deux protagonistes, Jacob et Evie, selon 3 personnes ayant travaillé sur le projet. Finalement, le personnage masculin avait fini au premier plan. Pour Assassin's Creed Origins en 2017, les plans auraient au début été de blesser ou tuer le héros masculin Bayek, pour ensuite incarner sa femme, Aya. Mais le rôle d'Aya fut progressivement réduit pour faire de Bayek le héros du jeu. En 2018 pour Assassin's Creed Odyssey, il avait été proposé que Kassandra soit le seul personnage jouable, mais cette option avait été balayée selon 4 personnes ayant travaillé sur le projet. Le jeu final donnait le choix entre deux personnages jouables, un homme et une femme.
Les héroïnes ne font pas vendre de jeux
L'explication de ces choix tient en quelques mots. Selon Serge Hascoët et l'équipe marketing d'Ubisoft, "les héroïnes ne font pas vendre de jeux". Pour rappel, Hascoët était le numéro 2 d'Ubisoft et responsable de la création, mais il a démissionné suite aux accusations de harcèlement répétées dont il faisait l'objet. Cette perception était ancrée dans la culture d'Ubisoft et nous espérons que les changements promis par Yves Guillemot seront réalisés et permettront de redorer l'image du studio dans ses futures productions, comme Assassin's Creed Valhalla.
Plusieurs sagas emblématiques aux personnages principaux féminins
Une occasion aussi de vivre avec son temps en redonnant sa place à la femme, autant dans la vie de l'entreprise que dans les jeux vidéo. Après tout, plusieurs sagas emblématiques telles que Tomb Raider, Last of Us ou Horizon Zero Dawn, ont prouvé que les héroïnes pouvaient évidemment faire vendre des jeux.