The Pokémon Company gagne 14 millions d'euros dans un procès pour plagiat

Même après plus de 25 ans, l'univers Pokémon est plus que jamais protégé par ses créateurs. Si vous envisagez de vous inspirer des célèbres créatures pour votre prochain projet, mieux vaut réfléchir à deux fois.

Pokémon procès
© OLM / Pokémon Company
Pokémon procès

Coup dur pour une entreprise chinoise qui a tenté de jouer avec le feu en s'appropriant les personnages de l'univers Pokémon. The Pokémon Company sort gagnante d'une bataille juridique importante, décrochant une compensation de 15 millions de dollars, rapporte le média Automaton. Une nouvelle preuve que l'éditeur japonais ne plaisante pas quand il s'agit de défendre ses créations.

Un plagiat difficile à ignorer

L'affaire concerne Pocket Monster Reissue, un jeu mobile lancé en 2015 en Chine, qui n'a pas tardé à faire parler de lui pour les mauvaises raisons. Connu sous le nom Koudaiyaoguai Fuke dans sa version originale, ce jeu reprenait sans vergogne plusieurs éléments emblématiques de Pokémon, allant jusqu'à utiliser l’image de Pikachu comme icône de l’application.

Le tribunal de Shenzhen n'a pas mis longtemps à trancher : la copie était flagrante. Une des six entreprises impliquées a été condamnée à verser l’équivalent de 15,08 millions de dollars à The Pokémon Company. Trois autres sociétés, jugées responsables de manière partielle, ont décidé de faire appel.

Pocket Monster Reissue très populaire en Chine

Avant de tomber sous le couperet de la justice, Pocket Monster Reissue a connu son heure de gloire. Selon des rapports datant de 2022, le jeu avait généré environ 42 millions de dollars en une seule année. Un succès dû en grande partie à l’attrait nostalgique des premiers jeux Pokémon, mais aussi à une adaptation au format mobile, très prisé dans le pays.

Le jeu reprenait la structure d’un RPG au tour par tour, avec des mécaniques de capture et de combat qui rappelaient celles des premiers épisodes de la saga Pokémon. Mais, toutes les bonnes choses ont une fin, et l’utilisation non autorisée des personnages de l'univers créé par Satoshi Tajiri a (logiquement) précipité sa chute.

The Pokémon Company, toujours sur le qui-vive

The Pokémon Company ne plaisante pas quand il s'agit de protéger ses créations. Au fil des ans, la firme japonaise s'est forgé une solide réputation dans les tribunaux pour faire respecter ses droits d'auteur. Pourtant, toutes les initiatives ne sont pas systématiquement condamnées. Certains projets de fans, tant qu'ils restent discrets ou respectueux, sont parfois tolérés. Mais pour des copies aussi évidentes que Pocket Monster Reissue, la ligne rouge était largement franchie.

Un ancien responsable juridique de The Pokémon Company a d'ailleurs précisé que l'entreprise n'attaque pas systématiquement les projets amateurs. Selon lui, elle n'intervient que lorsqu'un projet porte clairement atteinte à ses droits ou dénature l’univers Pokémon. Cela n'a toutefois pas empêché la fermeture de plusieurs initiatives, comme en 2018, avec l'arrêt de Pokémon Uranium, un jeu de fans développé pendant près de neuf ans.

Plus récemment, le jeu Palworld, familièrement appelé le « Pokémon avec des flingues », a également attiré l’attention des créateurs japonais. Cependant, cette fois, la réaction a été plus modérée, avec une simple déclaration indiquant que l'entreprise "enquêterait" sur une possible violation de propriété intellectuelle.

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