En 2014, alors que la licence Street Fighter végète dans des adaptations live catastrophiques, deux fans britanniques prennent le contre-pied. Joey Ansah et Christian Howard livrent avec Assassin’s Fistune web-série sobre, maîtrisée, centrée sur l’histoire — la vraie — de Ryu et Ken. Une production indépendante, diffusée gratuitement sur YouTube, qui dépasse toutes les attentes par son exigence narrative et sa fidélité à l’univers du jeu.
Une plongée dans le cœur du lore
Plutôt que de recycler les codes du versus fighting, la série revient à l’essentiel : les fondations de l’Ansatsuken, ce style de combat fictif hérité de Goutetsu, partagé entre deux frères que tout oppose — Gouken et Gouki (Akuma). Ryu et Ken sont encore élèves. Pas de tournoi mondial, pas de cabotinage. Juste deux jeunes combattants confrontés à l’héritage d’une technique conçue pour tuer.
L’intrigue se concentre sur la transmission, le poids du passé, et l’ombre constante du Satsui no Hado. Gouken tente de briser la malédiction qui a dévoré son frère. Ryu et Ken, eux, n’ont encore aucune idée de ce qui les attend.
Production artisanale, ambition maximale
La force de Assassin’s Fist, c’est son sérieux. Tournée en Bulgarie avec un budget modeste, la série s’appuie sur des décors naturels, un casting majoritairement japonais et une mise en scène sobre. Les combats sont chorégraphiés avec précision, sans surenchère. Les dialogues prennent leur temps. L’ensemble tient plus du drame initiatique que de la série d’action classique.
Joey Ansah, également interprète d’Akuma, dirige chaque scène avec une vraie compréhension du matériau original. Le personnage inédit de Sayaka (nièce de Goutetsu, amoureuse de Gouki) apporte une dimension tragique qui renforce les enjeux. La série ne s’adresse pas aux amateurs d’effets spéciaux, mais à ceux qui connaissent l’univers de Street Fighter au-delà de l’écran de sélection.