L'importance de perdre dans le jeu vidéo
Dark Souls, Bloodborne, Sekiro... Rien qu'en évoquant ces noms, des souvenirs certes beaux, mais également des frustrations immenses vous reviennent en mémoire. La difficulté est l'apanage de ces jeux aux boss redoutables. Impossible (sauf pour une poignée de joueurs) de les traverser sans se retrouver au moins une fois au tapis. Des moments que tous les joueurs souhaitent absolument éviter. Pourtant, au-delà de faire partie intégrante du jeu vidéo, la défaite a vraiment du bon. Même si certains préfèrent l'éviter et finir des jeux en 11 secondes.
Il ne le sait pas, mais le joueur aime la défaite
Vous avez sûrement déjà entendu cette phrase qui peut paraître bateau mais qui est pourtant bien vrai : perdre, c'est apprendre. Nelson Mandela en avait même fait son crédo : " Dans la vie, je ne perds jamais : soit je gagne, soit j'apprends ". A vrai dire, cet adage est plus qu'une simple expression.
Le mastery learning est une stratégie pédagogique développée par Benjamin Bloom à la fin des années 60. Il définit un cycle très simple : l’enseignement, la pratique et le feedback. Un cycle qui s'applique parfaitement aux Souls-like cités plus haut.
" Plus le combat est dur, plus la victoire est belle "
Les développeurs doivent se montrer exigeant avec le joueur, mais le garder engagé même après une défaite. Voilà pourquoi vous avez une chance de récupérer votre expérience perdue lorsque vous mourrez dans les jeux du genre. Avoir déjà parcouru la zone vous permet aussi de mieux vous préparer à ce qui vous attend, tout comme les fameux raccourcis débloqués.
Dans son livre “The Art of Failure”, le game designer Jesper Juul estime que la défaite nous pousse à jouer. Il appelle ça le "paradoxe de l’échec”. Comme le dit une autre expression, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Terminer Cuphead sans faire face à la moindre difficulté n'aurait pas la même saveur et ne libérerait pas autant de cette fameuse endorphine. Elden Ring en aura sans doute beaucoup à nous procurer...