Ingress, les racines du mal
Pour comprendre ces différences il faut se pencher sur Ingress, le jeu développé par Niantic avant Pokémon Go. Dans ce jeu des portails sont placés sur des points d'intérêts (comprendre statue, fresque, bâtiment historique) et l'emplacement de ces portails a été réutilisé pour les Pokéstops de Pokémon Go. Ces portails n'ont pas été choisis par Niantic mais par les joueurs qui ont proposé les endroits qui leur paraissaient intéressants.
Le profil des joueurs d'Ingress
Ingress n'ayant pas connu le même succès que Pokémon Go, la communauté de joueurs ayant décidé de l'emplacement des portails reste très limitée. Les joueurs d'Ingress sont majoritairement urbains et ont des situations plus aisées que la moyenne. D'où une limitation très marquée entre les centres villes qui concentrent beaucoup de Pokéstops (et donc de Pokémon) et les banlieues, quasiment vides.
Le contre exemple du XVI ème
Le XVI ème arrondissement parisien semble quasiment dépourvu de Pokéstops alors qu'il regroupe une population très aisée. Cela nous amène à envisager l'hypothèse d'une corrélation entre âge de la population et concentration de Pokémon. Les joueurs d'Ingress sont majoritairement de jeunes adultes et il serait donc logique que les portails soient situés dans les zones qu'ils habitent. Cette hypothèse ne se confirme pas en dehors de l'exception du XVI ème.
Centres et périphéries
La combinaison de l'âge et de la richesse des individus ne suffit donc pas à expliquer la différence de concentration entre centres et périphéries. Centres au pluriel puisqu'on ne parle pas ici de centre géographique mais de centres d'intérêt historique ou architectural. Ainsi, à Paris, on trouve plusieurs centres : au cimetière du Père-Lachaise, à Montmartre, aux Buttes-Chaumont, sur les quais de Seine ou au jardin du Luxembourg. La richesse patrimoniale d'une zone est donc l'élément principal à prendre en compte dans la recherche de Pokémon.
Mais alors, où trouve-t-on le plus de Pokémon ?
Cela crée une situation un peu paradoxale où les Pokémon sauvages sont le plus présents dans les grandes zones urbanisées alors qu'ils sont absents des parcs naturels régionaux. A l'aide de ces critères, des internautes ont établi un top 5 des villes françaises où chasser le Pokémon dans lequel on trouve dans l'ordre : Paris, Toulouse, Lyon, Montpellier et Lille. L'absence de Marseille de cette liste peut s'expliquer par la grande superficie de la ville : diluant logiquement les points d'intérêts.
Niantic et la ségrégation géographique
Si vous voulez trouver un maximum de Pokémon, privilégiez les grosses agglomérations et les zones les plus touristiques dans celles-ci. Niantic est conscient de cette fracture géographique entre centres et périphéries et souhaite créer de nouveaux centres d'intérêt afin que les habitants de petits villages ne soient pas discriminés. Toutefois, Niantic a déjà de nombreuses autres préoccupations et ce problème ne fait probablement pas partie des priorités.
