Quand un jeu indépendant s’attaque au géant qu’est Nintendo, le combat peut rapidement virer au drame. Palworld, un jeu qui mêle capture de créatures, survie et crafting, en fait les frais. Accusé de copier certains aspects de Pokémon, il a dû modifier son gameplay après une plainte de Nintendo. Le cœur du problème ? Les Palsphères, jugées bien trop proches des PokéBalls.
Une mécanique centrale sacrifiée dans Palworld
Dans Palworld, invoquer un Pal se faisait en lançant une Palsphère, un peu comme on lance une PokéBall pour faire apparaître son Pokémon. Mais ce n’est plus le cas. Depuis la dernière mise à jour, les Pals apparaissent directement près du joueur. Ce changement, annoncé sans grande explication, tombe pile après la plainte de Nintendo pour violation de brevets. Même si Pocketpair n’a pas confirmé que c’est lié, la coïncidence est un peu trop grosse pour passer inaperçue.
La mise à jour v0.3.11 a également modifié l’apparence du réticule de visée, qui ne s’affichera désormais que lorsque le joueur prend la décision d’ajuster son tir. Est-ce une tentative de calmer Nintendo ? Beaucoup de joueurs pensent que oui. Le studio reste discret sur le sujet, mais difficile d’imaginer que ces ajustements ne soient pas un moyen d’éviter d’aggraver la situation.
Nintendo vs Pocketpair : David contre Goliath
Il faut le dire : affronter Nintendo, ce n’est pas rien. Pocketpair, studio indépendant, n’a ni les moyens ni les ressources juridiques pour mener une longue bataille contre un géant aussi puissant. Pire encore, selon une avocate spécialisée en propriété intellectuelle, le jeu lui-même pourrait être retiré des plateformes de vente si le tribunal juge que Palworld enfreint les brevets de Nintendo.
Ce n’est pas la première fois que Nintendo monte au créneau pour protéger ses franchises. En 2020, la firme japonaise avait déjà remporté une bataille juridique contre un autre studio indépendant, Colopl, développeur du jeu mobile White Cat Project. Nintendo accusait ce dernier d’avoir utilisé sans autorisation plusieurs technologies brevetées pour ses jeux, notamment un système de contrôle tactile proche de celui des consoles DS et Switch. Après trois ans de procédure, Colopl avait été contraint de payer environ 30 millions de dollars de dommages et intérêts.