Les éditeurs et joueurs mènent une guerre éternelle depuis des dizaines d’années : le piratage. Pour beaucoup, cette pratique (heureusement) illégale nuit à l'industrie en privant les développeurs d'un revenu qui leur est dû. D'autres reprennent les arguments du piratage dans l'industrie musicale et estiment qu'elle encourage la créativité et exposent plus de joueurs au médium. Pour lutter contre la pratique, les éditeurs intègrent à leurs jeux des systèmes anti-piratages, dont le dernier en date, Denuvo, met à mal la communauté des hackers. Mais ces mesures sont elles vraiment efficaces et justifiées ?
Pendant ses premiers mois, les pirates se sont constamment butés à Denuvo. Certains annonçaient même la mort du piratage. Pourtant, avec persévérance, des groupes comme CPY sont parvenus à passer au travers du système, et les jeux sont maintenant "crackés" en à peine quelques semaines, contre plusieurs mois auparavant. L'implémentation de Denuvo a suscité de nombreuses critiques chez les joueurs, et était pointé du doigt comme étant la cause de gros soucis de performances, sans que cela n'ait jamais été prouvé. D'autres estimaient qu'un jeu intégrant Denuvo risquait de ne plus être fonctionnel dans quelques années, ou si la compagnie faisait faillite.
Cette controverse pourrait bien toucher à sa fin avec le récent crack de l'excellent RiME. À sa sortie sur PC il y a quelques jours, le jeu souffrait de sérieux ralentissements... sauf sur sa version crackée, confirmant ainsi la théorie des joueurs. Les développeurs ont tenu leur parole et ont retiré Denuvo dans un récent patch.
Alors que Denuvo tient de moins en moins longtemps face aux pirates et qu’il est la source de problèmes techniques, est-il encore nécessaire de punir les joueurs légitimes pour lutter contre le piratage ? Certains éditeurs ont pris position, comme CD PROKEKT RED de The Witcher. À la sortie du jeu en 2015, ils ont même publié une version patchée du jeu sur les sites de piratage en rappelant qu’il était important de soutenir les développeurs si on apprécie le jeu. À bon entendeur…
