Kojima, le visage de la saga MGS
Hideo Kojima a beau avoir été évincé de la saga Metal Gear Solid depuis 2015, son nom restera forcément à jamais associé à la série de titres d'action-infiltration, qui s'apprête à s'offrir un gros lifting avec le remake de Snake Eater sur consoles nouvelle génération. Et pas seulement parce que son nom est cité en gros sur la boîte des jeux, ou bien encore toutes les 30 secondes dans le générique du début et les crédits de fin.
Par ses idées uniques de game-design que vous ne verrez dans aucun autre jeu, mais aussi les moments cultes qu'il produit à la pelle — dans le gameplay comme dans la narration — Hideo Kojima a atteint un statut quasi-Christique pour les joueurs. Aujourd'hui à la tête de son propre studio, le créateur s'amuse sur un autre projet, Death Stranding, dont le deuxième épisode est attendu sur PS5.
Mais malgré tout ce que pourra entreprendre Hideo Kojima à l'avenir, on parie que rien n'arrivera à la cheville — du moins niveau popularité — de ce qu'il a réalisé pendant 28 ans avec Metal Gear. Mais avant d'être éjecté sans ménagement par Konami, son histoire avec la saga MGS aurait pu s'arrêter beaucoup plus tôt que prévu.
En 2001, Kojima a failli tout laisser tomber
Les personnes qui ont joué à Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty savent combien la fin du jeu est compliquée, puisqu'il comprend notamment plusieurs boss parmi les plus difficiles de la saga. Mais ce pas tout. Car si vous lisez ces lignes, vous vous souvenez certainement que l'Arsenal Gear s'écrase sur Manhattan, détruisant sur son passage toute la partie sud de la plus célèbre île de New York.
Tout ceci aurait pu relever de l'anecdote, si les attentats terroristes de 11 septembre 2001 n'avaient pas eu lieu deux mois avant la sortie du jeu. Ces événements dramatiques, qui ont provoqué la destruction des tours jumelles de World Trade Center et conduit à la mort de près de 3 000 personnes, ont créé un vent de panique absolu chez Konami.
Si la scène est coupée de façon abrupte dans le jeu, et que nous ne voyons pas réellement la destruction au moment où elle se produit, beaucoup de cheveux se sont arrachés — y compris ceux de Kojima — pour savoir comment modifier la séquence. Il y a ainsi eu pas moins de 300 révisions pour arriver à la version que nous connaissons aujourd'hui.
Dans une interview (traduite) accordée au magazine japonais Weekly Toyo Keizai, Hideo Kojima a accepté de revenir sur cet épisode douloureux. Il affirme ainsi avoir expliqué au comité directeur de Konami les détails de l'histoire. Confronté aux visages mortifiés de ses patrons, le créateur a "pensé que le jeu ne devrait pas sortir à cette période. Je n'ai pas d'autre choix que de prendre mes responsabilités et de démissionner de l'entreprise."
Deux personnes ont permis à Hideo Kojima de ne pas commettre l'irréparable :
- Ken Kutaragi, le PDG de Sony Computer Entertainment, qui lui a dit de ne pas "avoir honte" et de tenir le calendrier de sortie.
- Kagemasa Kozuki, le fondateur de Konami, qui lui a donné le feu vert pour sortir le jeu à la date prévue.
Sans ces interventions, Hideo Kojima aurait pu sacrifier sa série phare et prendre un tout autre chemin dans sa carrière. Si nous ne savons pas ce que nous avons raté, nous savons en revanche ce que nous avons eu — plusieurs jeux d'exception.
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