L’industrie du jeu vidéo face à des licenciements records en 2024

Microsoft, Sony, Electronic Arts… Les licenciements s’enchaînent, et l’avenir des grands studios vacille.

2024 licenciements jeu vidéo
© Sundry Photography
2024 licenciements jeu vidéo

D’après un rapport récent de BestBrokers, l’année 2024 n’est pas tendre avec les développeurs et éditeurs de jeux vidéo. De janvier à septembre, plus de 13 000 employés ont perdu leur travail dans ce secteur, surpassant déjà les 10 500 licenciements de 2023. Entre restructurations massives et optimisations financières, les géants du jeu vidéo semblent peiner à maintenir leurs effectifs. De Microsoft à Sony, en passant par des studios comme Riot Games, personne n'est épargné.

Microsoft en tête des licenciements

En 2024, Microsoft se place en tête des entreprises ayant le plus licencié dans l’industrie du jeu vidéo. Environ 2 800 employés ont été remerciés dans ses divisions liées au gaming. Les équipes Xbox, tout particulièrement, ont vu partir 650 personnes en mai dernier, quelques mois seulement après la suppression de 1 900 postes chez Activision Blizzard.

Parmi les studios touchés, on retrouve Arkane Austin (Redfall) et Tango Gameworks (Hi-Fi Rush) qui ont dû fermer leurs portes. Microsoft explique ces licenciements par un besoin de rationaliser ses opérations après l'acquisition historique d'Activision Blizzard pour la modique somme de 68,7 milliards de dollars.

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Microsoft PIXABAY

Sony, EA et Take-Two n’échappent pas à la tendance

Sony n’a pas été épargné par les difficultés. En février 2024, la firme a licencié 900 personnes, soit environ 8 % de son personnel au sein de la division PlayStation. De son côté, Electronic Arts a licencié environ 670 employés, soit 5 % de son effectif. Take-Two Interactive, qui détient GTA 6 et NBA 2K, a également licencié environ 600 employés et annulé plusieurs projets en développement pour tenter de contenir ses coûts.

Riot Games, créateur des populaires League of Legends et Valorant, a également dû réduire ses effectifs : ce sont au total pas moins de 530 postes qui ont été supprimés, ainsi que la fermeture du studio Riot Forge, à l'origine du jeu de cartes Runeterra. Du côté des jeux mobiles, Playtika, connu pour ses titres comme Slotomania, a licencié 500 personnes, tandis que Sega a supprimé 313 postes.

Unity aussi en difficulté

Unity, moteur de jeu utilisé pour créer des succès comme Genshin Impact ou Pokémon Go, se trouve également dans la tourmente. Contrairement aux studios qui créent directement des jeux, Unity fournit la plateforme technologique sur laquelle reposent de nombreux projets, allant des petits studios indépendants aux jeux mobiles à grande échelle.

En 2024, Unity Software a annoncé des suppressions d’environ 1 800 postes, soit 25 % de ses effectifs. Cette décision fait partie d'une réorganisation destinée à aligner l’entreprise sur les nouvelles réalités économiques. Les pressions sont particulièrement fortes dans un contexte où la technologie évolue rapidement, avec une poussée vers l’automatisation et l'intelligence artificielle, qui rend certains rôles obsolètes.

Une tendance mondiale : la tech sous pression

Ces licenciements massifs dans le jeu vidéo sont le reflet d’une tendance mondiale dans le secteur de la tech. En 2024, des entreprises comme Dell, Intel et Tesla ont annoncé des suppressions de milliers d’emplois. L’accélération de l’automatisation et de l'IA, associée à des conditions économiques difficiles, a poussé de nombreuses entreprises à revoir leurs stratégies et à réduire leurs effectifs.

Aux États-Unis, les entreprises tech basées en Californie, comme Intel, ont à elles seules supprimé plus de 50 000 emplois. Cette pression croissante sur les entreprises pour réduire leurs coûts tout en intégrant de nouvelles technologies transforme profondément le marché du travail dans la tech. Le jeu vidéo ne fait pas exception à cette règle.

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