Les clichés ont la vie dure. Souvent dépeint comme fainéant, affalé dans un canapé et réfractaire à l'idée d'exercer toute activité physique, l'amateur de jeu vidéo n'a pas bonne presse — même si la tendance tend (heureusement) à s'inverser ces dernières années. Cette encombrante étiquette collée dans le dos des joueurs a quand même une nouvelle fois frappé, cette fois-ci au cœur de l'armée américaine.
Les fans de jeu vidéo, nuls en éducation physique ?
Dans un communiqué de presse rédigé par le département militaire de la santé, les officiers du bootcamp de Fort Leonard Wood dans le Missouri estiment que la génération des 18-25 ans rencontre trop de difficultés à passer l'entraînement dévolu aux nouvelles recrues.
Selon eux, les aspirants soldats d'aujourd'hui auraient un style de vie beaucoup trop sédentarisé par rapport à la génération précédente, rendant très compliquée la transition entre vie civile et militaire. Le coupable des contre-performances enregistrées a été tout désigné : le jeu vidéo.
La génération Nintendo en prend pour son grade
Major de l'armée, Jon-Marc Thibodeau a ainsi publiquement dénoncé la faible constitution des gamers : "Le squelette des soldats de la 'Génération Nintendo' n'est pas suffisamment renforcé par l'activité avant leur arrivée sur le bootcamp, donc certains d'entre eux se brisent plus facilement." Outre le fait que la génération en question est aujourd'hui quarantenaire, l'officier a continué sa diatribe en recommandant aux aspirants soldats de "lever les fesses du canapé".
Si la réaction des coordinateurs de l'armée américaine est aussi vive, c'est parce qu'ils s'alarment de l'augmentation des fractures et des blessures musculaires au sein du bootcamp. Pour éviter tout désagrément à l'avenir, l'armée conseille à ses futures recrues de suivre une préparation physique sur plusieurs semaines et de surveiller leur régime alimentaire. Une recommandation qui s'applique aux joueurs comme aux autres, bien évidemment.