Un nouvel épisode décevant
Infinite Warfare est le 13ème épisode de l'incontournable franchise Call of Duty. Sorti le 4 novembre dernier, le jeu a été reçu avec une indifférence assez inédite pour la série. Les ventes sont en baisse, le système de microtransactions confère au multijoueur un fort aspect Pay to Win et le jeu tenterait de dissimuler ses mauvaises statistiques sur Steam. Autrefois considérée comme le porte-étendard du First Person Shooter, la saga Call of Duty montre aujourd'hui de sérieux signes de faiblesse.
Une franchise historique
Pour comprendre les raisons de cet essoufflement, il faut remonter aux différentes étapes de la saga. À travers ses épisodes, Call of Duy est parvenue systématiquement à bouleverser le monde du FPS. Le deuxième épisode de la série a marqué une véritable révolution technologique dans le jeu multijoueur, notamment sur Xbox Live. Modern Warfare a su transporter un genre stagnant vers un nouveau contexte et a mis fin aux shooters de la Seconde Guerre mondiale. Sa suite a quant à elle posé les bases du FPS grand spectacle que l'on connaît aujourd'hui. À cette époque, la sortie d’un Call of Duty était un événement en soi, et animait la communauté des fans, pros comme casuals. Youtube se trouvait au centre de cet engouement et permettait aux joueurs de partager leurs plus beaux frags et kill streaks. L’annualisation de la franchise, bien qu'aujourd'hui vivement décriée, a permis de fédérer les joueurs autour d’une marque forte et de conserver une communauté active à travers les années.
Des pratiques néfastes
Autrefois gage de qualité et d'innovation, la série est aujourd'hui devenue un symbole d'asphyxie. Call of Duty est désormais associée aux pratiques les plus néfastes de l’industrie du jeu vidéo. Les microtransactions abondent et affectent l'équilibre du multijoueur, les season pass sont toujours présents et le jeu est vendu de plus en plus cher. Activision, l'éditeur du jeu nous propose chaque année une expérience que de plus en plus de joueurs ne voient que comme une simple mise à jour dans un contexte différent. Ce modèle économique témoigne de la volonté d'Activision de viser un public plus casual et jeune, peu regardant sur ces pratiques. En associant cela à une simplification à outrance du gameplay et le martèlement d'une formule éculée, Call of Duty finit par lasser, et a aujourd'hui atteint le statut de mauvaise blague récurrente auprès des joueurs.
La fin d'un règne ?
Ces pratiques néfastes et la stagnation de l'expérience de jeu conduisent à une véritable désolidarisation d'une communauté autrefois très forte. Si l'épisode de cette année montre que les joueurs commencent à se tourner vers une alternative, la série Call of Duty semble tellement immuable dans l'imaginaire collectif du jeu vidéo qu'il paraît difficile d'imaginer son échec pour autant. On ne peut qu'espérer qu'Activision saura tirer la leçon de ces critiques, mais tant que les joueurs continueront à débourser les yeux fermer, l'éditeur serait bien idiot de changer...