Certains jeux marquent tellement l’industrie qu’ils finissent par donner naissance à un genre à part entière. Les Dark Souls ont inspiré les Souls-like, des jeux exigeants où chaque combat est une épreuve. Rogue a donné son nom aux Roguelike, centrés sur la mort permanente et la génération procédurale.
Et puis il y a les Metroidvania, un genre né de l’héritage croisé de Metroid et Castlevania: Symphony of the Night. Ces jeux reposent sur un principe simple mais terriblement efficace : un monde labyrinthique, des capacités à débloquer, et une exploration récompensée. Mais qu’est-ce qui définit vraiment un Metroidvania ? Et pourquoi ce genre reste-t-il aussi influent aujourd’hui ?
D’où vient le genre Metroidvania ?
L’histoire commence avec Metroid en 1986. À l’époque, les jeux de plateforme sont plutôt simples : on avance de gauche à droite, on saute sur des ennemis et on passe au niveau suivant. Metroid, lui, casse totalement cette logique en offrant un monde ouvert et labyrinthique, où Samus Aran explore la planète Zebes sans chemin prédéfini. Certains passages sont bloqués, mais plutôt que de récupérer une clé, il faut trouver des améliorations (roulade, missiles, saut amélioré…) pour progresser.
De l’autre côté, la série Castlevania suit un chemin plus traditionnel avec des jeux d’action-plateforme linéaires… jusqu’à Symphony of the Night en 1997. Ce jeu révolutionne la saga en appliquant la recette de Metroid : un château géant à explorer, des capacités qui débloquent de nouvelles zones, et une touche de RPG où l’équipement et l’expérience jouent un rôle clé.
Le succès est tel que le terme Metroidvania finit par s’imposer, définissant un genre qui ne se limite plus à ces deux franchises.
Qu’est-ce qui fait un bon Metroidvania ?
L’essence du Metroidvania tient dans trois éléments fondamentaux : un monde interconnecté, une progression basée sur les capacités et un gameplay qui encourage l’exploration et le retour en arrière. Contrairement à un open-world où tout est accessible immédiatement, un Metroidvania contrôle votre progression en vous demandant d’être curieux et observateur.
Prenons un exemple classique : une porte infranchissable croisée en début de partie. Impossible de l’ouvrir ? Il faudra revenir plus tard, une fois en possession du bon pouvoir. Un double saut pour atteindre une plateforme, une attaque chargée pour briser un mur, une transformation pour passer à travers les grilles…
Chaque amélioration change non seulement votre façon de combattre, mais aussi votre façon de vous déplacer. C’est ce qui rend le genre si gratifiant : chaque nouvelle capacité est une récompense qui vous fait voir le monde sous un nouvel angle.
Bien sûr, un bon Metroidvania doit aussi proposer un level design intelligent, où chaque recoin du monde a un intérêt, qu’il s’agisse d’un raccourci, d’un secret ou d’un combat optionnel. Une carte bien pensée est essentielle : trop guidée, elle enlève le plaisir de l’exploration, mais trop vague, elle peut rendre l’expérience frustrante.
Pourquoi le genre reste-t-il si populaire ?
Si les Metroidvania sont nés dans les années 80-90, ils ont été delaissés par les gros studios. Mais récemment, le genre connaît un retour en force grâce aux studios indépendants. Longtemps dominé par Metroid et Castlevania, le genre a explosé dans les années 2010 avec des jeux comme :
- Hollow Knight (dont on attend désespérement sa suite, Silksong)
- Axiom Verge
- Ori and the Blind Forest.
Le succès des Metroidvania repose sur une boucle de gameplay particulièrement satisfaisante : exploration, blocage, découverte d’une nouvelle capacité, retour en arrière pour débloquer une nouvelle zone, et ainsi de suite. C’est un genre qui récompense la patience et la curiosité, et qui donne constamment envie d’aller plus loin.
