Anthem : notre test après 40 heures de jeu, amusement et déception au programme

Nous avons pris le temps d'aborder le nouveau bébé de Bioware et EA comme il se doit. Et force est de constater, malgré l'esprit le plus positif possible, qu'Anthem est plus décevant et frustrant qu'on attendait. Certes, il y a de quoi s'amuser pendant pas mal de temps, mais cela ne suffit pas à effacer les (très) nombreuses erreurs.

Anthem : notre test après 40 heures de jeu, amusement et déception au programme
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Anthem : notre test après 40 heures de jeu, amusement et déception au programme

Le marketing vous l'avait obligatoirement fait entendre : le AAA d'EA et Bioware voulait faire une entrée fracassante sur consoles et PC. Pas mal de voix dissonantes se faisaient toutefois entendre avant même la sortie, venant d'avis de joueurs sur la bêta ou de trolls mal renseignés. Nous voici donc fixés, après une grosse trentaine d'heures dans le shooter : ils n'avaient pas tort.

En un mot, Anthem donne tour à tour l'impression d'être le meilleur titre de 2019 et le pire, mêlant fun, expérience de super-héros et coopération avec frustration, chutes de FPS et gameplay redondant.

Un conducteur de génie qui prend un mur :

- Derrière Anthem, il y a donc l'excellent Bioware (Mass Effect, Dragon Age). Un studio d'un niveau stratosphérique qui prête son génie à plusieurs aspects du jeu : monde vibrant et excitant, monstres détaillés, arsenal développé, factions et personnages dotés de vraies personnalités... Le soucis, c'est que ce large contenu repose sur une architecture défectueuse et une direction hasardeuse. Tous les éléments sont en place, mais ils sont très mal orchestrés. La narration est trop légèrement développée malgré l'univers colossal qui est à disposition, tandis que les mécaniques d'armes et de combos ne suffisent pas à sauver le jeu.

- Notre expérience de jeu se repose sur une petite quarantaine d'heures durant lesquelles nous avons exploré la carte, réalisé des défis, battus les plus gross boss des Forteresses et les plus petits mobs aléatoires. Et maintenant que c'est terminé, nous avons bien de la peine à trouver une raison de continuer. Et plus le temps passe, moins les nouvelles sont de bon augure : crashs très graves sur PS4, dégâts d'une arme niveau 1 égaux à ceux d'une arme lvl 45, soucis de cohérence... Bioware nous avait habitué à mieux.

Une fondation pourtant excellente :

- Anthem, au-delà du synopsis officiel, se résume à une base super intéressante : vous êtes dans un exosquelette et devez grosso modo protéger votre civilisation contre des monstres redoutables dans des environnements à couper le souffle. Ces 2 lignes ont de quoi, en temps normal, RAVIR tous les fans de shooter/action/aventure/super-héros ! La prémisse est donc clairement à l'avantage d'Anthem. Mais pourtant, dans la réalité, c'est un peu plus mitigé. Le monde est vide et devient rapidement répétitif ; les 4 Javelins sont stéréotypés ; la narration est, encore une fois, trop souvent éclipsée au profit du shooting pour le shooting... Du coup, du magnifique triple-A Game ressort une expérience un poil creuse mais à la coquille très brillante.

- Le moteur graphique Frostbite (dont les prouesses ne sont plus à prouver) ne satisfait pas non plus nos attentes, surtout après avoir passé les trailers en boucle ! Amy Henning avait pourtant précisé que ce moteur n'est pas adapté aux jeux à la troisième personne. Et elle avait raison, Anthem souffre non seulement d'une mauvaise optimisation, mais aussi de crash récurrents, de FPS drops et d'écrans de chargement absolument odieux. Et ne parlons pas des petits bugs, qui ne ruineront pas l'expérience de jeu, mais qui ne feront rien pour la sublimer non plus. Au final, on se sent parfois un peu puni de vouloir essayer de jouer.

Une expérience engageante...

- Rassurez-vous, Anthem reste tout de même un jeu qui mérite ses 60€. Certes, il est parasité par des défauts qui n'auraient pas dû y être, mais nous sommes aussi un peu égoïstes, souhaitant de Bioware la crème de la crème en oubliant qu'ils ne sont "que" des humains. Ainsi, le gunplay à lui seul nous laisse scotché. Les armes sont justes assez nombreuses pour apporter de la variété sans s'y perdre. Le système de combos, bien qu'un poil contraignant, reste magnifiquement pensé et apporte des moments incroyables pour un jeu vidéo. Et toutes les inscriptions/bonus multiples deviennent importants avec une fluidité rare.

- Le design des missions est un peu élémentaire mais la recette marche, donc pourquoi la changer. Vous devrez quasiment tout le temps voler d'un point à un autre, tuer un monstre, le looter, puis aller à un autre endroit et rebelote. Comme variété, Anthem vous ordonne un grind bête et méchant avec les Trials (Tombeaux du Légionnaire, etc) pour débloquer de nouveaux contrats. Si vous avez si saviez à quoi vous attendre alors c'est OK. Si vous cherchiez une aventure vidéo-ludique plus classique, ces défis pourront vous faire rebrousser chemin.

...et frustrante :

- Le but d'Anthem, c'est de tuer des ennemis pour avoir du meilleur stuff pour pouvoir tuer encore plus d'ennemis pour avoir encore du meilleur stuff. Mais une fois que nous avons battu les quelques monstres et cherchons de meilleurs défis, on se retrouve face à un contenu end-game inexistant. Et bien que la roadmap pour l'avenir d'Anthem rassure un poil, on se demande pourquoi tout ça n'est pas dans le jeu dès sa sortie ! La difficulté est superficielle : les ennemis n'évoluent que par leur nombre de PV. Une fois en GrandMaster 1 ou 2, vous n'affrontez que des éponges... mais au moins le loot vaut le coup. Sauf que celui-ci ne sert pas encore à grand chose, puisqu'il n'y a rien de nouveau à faire avec, pas de nouvelles façons de l'exploiter.

- Pour un titre multijoueur only, Anthem redouble d'efforts pour vous casser les pieds : pas de pings, pas de communication, même pas de chat textuel ! D'ailleurs, inviter vos amis à partir d'Origins est bien trop hasardeux. Pour une grande partie du test, nous avons joué en "solo", placé dans des escouades avec des joueurs inconnus. Et le manque de communication intégrée se fait ressentir, sans qu'il soit game changer. En escouade composée de vos amis, nul doute qu'Anthem devient un petit peu plus fun.

Au final, et malgré les soucis que nous relevons, Anthem reste une expérience plus que correcte. On regrette seulement que parmi les 6 ans de développement, les équipes n'ont pas dû passer plus de 3 jours à régler les problèmes. On a passé de bons moments une fois nos oeillères revêtues, et on attend surtout la suite avant de redémarrer.

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