Près de 13 ans après le crash du Concorde, plusieurs entreprises européennes planchent actuellement sur la création d’un avion hypersonique capable d’embarquer 300 personnes et de voyager à une vitesse atteignant Mach 5 à Mach 8. Baptisé Lapcat ("Long-Term Advanced Propulsion Concepts and Technologies"), Ce projet européen bénéficie de la contribution de l’Agence spatiale européenne (ESA).
Un vol semi-spatial
Selon LesEchos.fr, un tel engin pourrait voir le jour d’ici à 20 ans, grâce notamment aux avancées réalisées par l’entreprise britannique Reaction Engines, qui travaille sur un concept dérivé des lanceurs spatiaux. L’avion, répondant au nom de A2 et mesurant 139 mètres de long, serait ainsi propulsé par des moteurs alimentés à l’oxygène et à l’hydrogène. Dans l’atmosphère, il utiliserait l’oxygène présent dans l’air, avant de se reposer exclusivement sur des réservoirs embarqués, une fois dans l’espace.
Toutefois, un problème majeur reste à régler. Ce type de motorisation, déjà présent sur la fusée Ariane, provoquerait un échauffement de l’air par frottement, pour atteindre près de 1 000 degrés Celsius. Or, pour que l’oxygène réagisse avec l’hydrogène, il faut le refroidir. C’est pourquoi Reaction Engines travaille actuellement sur une technologie basée sur de l’hélium liquéfié, capable d’abaisser la température de plus de 1.000 degrés en moins de 0,01 seconde.
Paris-New York en 57 minutes
Une fois en service, l’A2 pourrait transporter ses passagers à une vitesse allant de 6 120 km/h à 9 782 km/h. Des capacités sans commune mesure avec celles du Concorde -dont la vitesse de croisière était de 2.472 km/h- et qui permettraient de rallier Bruxelles à Sydney en deux à quatre heures, et Paris à New York en seulement 57 minutes.
Actuellement, Reaction Engines effectue une batterie d'essais pour valider son nouveau système de refroidissement. L’entreprise espère par ailleurs pouvoir tester son moteur d’ici 2019.