La France prête au déconfinement ?
Bout du tunnel attendu par de nombreux Français, la date du 11 mai approche à grands pas, et avec elle la promesse d'un déconfinement progressif pour tous. Un rendez-vous pour lequel le Conseil scientifique avait fait ses recommandations, dans le but de limiter les risques. Mais qu'en est-il de l'application StopCovid, dont la sortie avait été annoncée pour le même jour que la fin officielle du confinement ?
L'application StopCovid pas prête le 11 mai
StopCovid, ce devait être cette application de tracking numériquedestinée à prévenir ses utilisateurs quand ceux-ci auraient croisé des personnes diagnostiquées positives au Covid-19, sous réserve que ces dernières disposent elles aussi de l'appli. Mais ce week-end, le ministre de la santé Olivier Véran a annoncé que "l’appli ne serait pas prête pour le 11 mai".
Une application qui fait débat
Même si l'idée de l'application StopCovid est louable, elle se heurte très vite à des limites. La première, le respect des libertés individuelles et la protection des données mis en difficulté à cause du traçage et soulignés par la Quadrature du Net, association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet. De son côté, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) prévient qu'aucune personne refusant d'utiliser l'application ne devrait subir de conséquences négatives quelles qu'elles soient.
Les limites de l'appli StopCovid
Après une logique qui fait débat, c'est aussi le fonctionnement de l'application qui rencontre bien vite ses limites. D'après Marie-Laure Denis, la présidente de la Cnil, 25% des Français ne sont pas équipés de smartphones. Pour la part restante, il faudrait que ceux qui acceptent d'utiliser l'application gardent leur smartphone avec eux à chaque instant, avec le Bluetooth activé. Les résultats seraient donc bien trop limités en comparaison avec ses bénéfices et contraintes.
2 systèmes pour remplacer StopCovid
Face à ces constats, il convient de se demander si l'application pourra finalement voir le jour. Le 28 avril, un débat devait avoir lieu pour juger de l'utilité et de l'avenir possible d'une telle application. Mais il a été repoussé à une date indéterminée par le premier ministre Edouard Philippe. Pour remplacer StopCovid, le gouvernement va proposer deux alternatives. Un premier fichier permettra de recenser les personnes testées positives au Covid-19 grâce aux informations des laboratoires. Le second servira à "avoir les coordonnées des personnes à contacter". La Cnil annoncera prochainement ces mesures.