L'affaire Pegasus est digne d’un James Bond ou d’une mauvaise théorie du complot tant elle est abracadabrante. Selon un consortium international de journalistes, plusieurs gouvernements auraient infecté les téléphones de dizaines de milliers de personnes influentes avec un logiciel espion.
Pegasus fantaisie
En 2013, Edward Snowden révélait au monde un acte que l’on croyait impossible : une surveillance informatique opérée par un organisme gouvernemental étasunien. Une exception américaine ? Pas vraiment.
Une affaire similaire vient d’être dévoilée, et elle implique cette fois-ci plusieurs gouvernements mondiaux tels que l’Inde, le Mexique, l’Indonésie et le Rwanda. Selon Forbidden Stories, qui a enquêté en collaboration avec le Security Lab d’Amnesty International, quelque 50 000 téléphones auraient été infectés par le logiciel espion “Pegasus”, à la demande de gouvernements autocratiques et démocratiques.
Développé par NSO Group, une entreprise de sécurité informatique israélienne, Pegasus s’installe de façon invisible sur un smartphone en exploitant une faille de son système d’exploitation (aussi bien iOS, qu'Android). Une fois installé, le programme est alors capable de copier les données du téléphone voire même d’activer la caméra et le micro à l’insu de son utilisateur.
Une menace pour nos démocraties
Le but ? Espionner les faits et gestes de personnes jugées problématiques et les faire taire : Pegasus viole la vie privée des personnes ciblées et intercepte leurs communications et retransmet ces données aux clients de NSO Group. Autrement dit, des gouvernements.
Officiellement, NSO Group lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité : “Nous nous engageons à utiliser notre technologie pour aider les gouvernements et les services de renseignement à protéger leurs citoyens contre le terrorisme, le crime et autres menaces importantes”, indique l’entreprise sur son site officiel.
Mais pour Forbidden Stories, les actes de NSO Group s’apparentent plus à de l’espionnage planétaire, “C’est une bombe nucléaire”, entend-on dans la première vidéo diffusée par le consortium. Plusieurs milliers de numéros français ont été ciblés dans l’affaire Pegasus, dont le journaliste Edwy Plenel. Une journaliste azerbaïdjanaise aurait été surveillée, qui a été forcée de quitter son pays, a été surveillée pendant trois ans.
D'autres révélations devraient suivre très prochainement.