C'est le genre d'habillage de page dont Google aurait préféré se passer. Les 8 et 9 février, une décision de justice s'est affichée sous le champ de recherche du moteur de la page Google.fr. Pourquoi ? Et vu ce qui était écrit, mes données liées à un service du géant de l'Internet sont-elles en sécurité ?
Pourquoi il y avait un encart sur la page d'accueil ?
Il s'agit d'une partie de la sanction infligée à Google. Depuis deux ans, la Commission Nationale Informatique et Libertés avait déposé plainte contre Google du fait de sa politique de confidentialité des données non conformes à la loi Informatiques et Libertés dont la CNIL est la garante. La cause ? Google a fusionné, en mars 2012, un soixantaine de services dont certains englobant des données personnelles comme le réseau social Google + ou le client de messagerie Gmail en une seul et même règle, en n'informant pas assez les utilisateurs aux yeux de la CNIL.
La décision est tombée le 8 janvier dernier, avec l'obligation, pour Google, de s’acquitter d'une amende de 150.000 euros, accompagnée de la publication de ce communiqué. Il devait le faire dans un délai de 8 jours, et pour une durée de 48 heures. Google a alors déposé une requête devant la plus haute Autorité administrative du pays, le Conseil d'État. Ce dernier a rejeté la requête de Google le 7 février, qui a alors obligé de s’exécuter sur sa page d'accueil Google.fr.
Mes données Gmail, Google + et autres sont elles en danger ?
La sanction de la CNIL est loin d'être symbolique, elle est réelle et pesante pour Google. Au-delà de la charge financière et de l'image de la société qui est, avec ce cas d'espèce, écornée, elle sert d'exemple et a également permis aux utilisateurs de produits informatiques et Web de faire mieux connaître la loi Informatique et Libertés, censée protéger leurs données sur le territoire national.
Dorénavant, avec une telle sanction, il apparaît clairement que tout changements de règles ou d'utilisations de services faisant intervenir des données personnelles seront mieux "aménagées" par le géant du Web.
Le changement opéré en mars 2012 n'avait qu'un seul but pour la firme de Mountain View, d'après ce que l'avocat du groupe a expliqué à l'agence France-Presse : "Nous nous sommes pleinement impliqués tout au long des échanges avec la Cnil afin d'expliquer notre politique de confidentialité et la façon dont elle nous permet de créer des services plus simples et plus efficaces".
En réalité, ce changement de service, intervenu en mars 2012, ne fait pas peser plus de risques qu'auparavant sur les données actuelles. Mais la décision du Conseil d'État a donné une véritable leçon à Google : même si des changements ne portent pas de danger sur des données personnelles, il faut prévenir les utilisateurs.