Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un est connu pour museler son peuple et limiter drastiquement l'accès aux sources d'informations et à Internet. Preuve en est : la Corée du Nord a accidentellement ouvert l'accès au serveur contenant tous les noms de domaines se terminant par ".kp" (l'équivalent nord-coréen de ".fr"), et il n'y a que 28 sites web !
A titre de comparaison, on compte plus de 125 millions d'adresses en ".com", tandis qu'il y avait 2,5 millions d'adresses se terminant par ".fr" en 2015. Même la Chine, plutôt du genre à contrôler l'accès de son peuple à Internet, compte tout de même 10 millions de sites se terminant par le nom de domaine ".cn".
Cette fuite a été repérée par le 19 septembre dernier par Matt Bryan, un ingénieur en sécurité, qui s'est empressé de publier l'ensemble des données sur GitHub, un site d'hébergement et de gestion de développement de logiciels. Il semblerait qu'une modification involontaire du paramétrage d'un serveur nord-coréen, ait permis aux pays étranger d'accéder au DNS (le système de nom de domaine) nord-coréen.
Un Internet au look très rétro
Répertoriés intégralement sur Reddit, les 28 sites ont donc pu être consultés par de nombreux internautes, à tels points que plusieurs d'entre-eux ont fini par devenir inaccessibles. Si vous avez envie d'y jeter un oeil, voici un panel des sites nord-coréens encore consultables :
-Voici Air Koryo, un site de réservation de billets d'avions.
-Si vous avez un petit creux et que vous êtes bilingue, vous pouvez essayer ce site de cuisine et de recettes.
-Découvrez également KorFilms, le site du festival international de cinéma de Pyongang.
-Pour rire un peu, on vous conseille également Naenara, le site officiel du gouvernement sur la Corée du Nord, ou encore leur site d'actualités appelé Korean Central News Agency.
Si l'internet nord-coréen ou Kwangmyong pour les intimes (comprenez "étoile brillante") est aussi peu étoffé, il n'y a pourtant rien d'étonnant : la Corée du Nord possède le taux d'accès à Internet le plus bas du monde. Fonctionnant comme un Intranet, son web est accessible à l'intérieur des frontières uniquement. Mais surtout, sur les 24,9 millions d'habitants que compte le pays, seuls quelques milliers d'élus triés sur le volet peut s'y connecter, non sans être étroitement surveillés.
Et pour terminer cet article en beauté, on vous conseille de visiter le facebook nord-coréen : Friend !