Le phénomène du "deepfake", ces vidéos truquées ultra-réalistes qui prolifèrent sur le web, ne cesse de prendre de l'ampleur depuis quelques années. À tel point que même les plus grands industriels commencent à plancher sur les possibilités offertes par cette technologie innovante. Avec des résultats parfois bluffants. C'est par exemple le cas de Disney, qui a présenté lors de la conférence Eurographics 2020 un nouvel algorithme permettant une résolution d'image de l’ordre du mégapixel.
Une image valant plus que mille mots, nous vous proposons de découvrir ci-dessous la vidéo diffusée par Disney Research Studios pour présenter cette technologie :
Si les résultats ne sont sans doute pas encore assez bons pour faire partie du montage du prochain Marvel, ils n'ont en revanche plus grand chose à voir avec les deepfakes plus anciens, et beaucoup plus grossièrement réalisés, qui pullulent sur les réseaux sociaux. Et pour cause, la résolution en mégapixels permet de travailler avec des images et des vidéos en haute définition, quand les chercheurs se concentraient jusqu'alors davantage sur la restitution mouvements faciaux que sur la qualité de l'image générée.
Ainsi, comme nous l'explique le site spécialisé américain The Verge, les ingénieurs de Disney ont précisé lors de la conférence que DeepFakeLab, un outil en open-source utilisé par la plupart des logiciels, ne peut pas aller au-delà d'une définition de 256 x 256 pixels. En comparaison, le modèle créé par Disney peut atteindre 1 024 x 1 024 pixels.
En revanche, pour ce qui est de l'approche de base, le principe reste le même : le logiciel permet d'intervertir les apparences de deux individus, en conservant les expressions faciales de la cible. Et malgré une qualité largement revue à la hausse, les questions de l'éclairage des visages approximatif et des mouvements oculaires peu naturels restent à régler.
Quoi qu'il en soit, cette avancée montre que les studios sont prêts à investir sur ces nouvelles technologies pour leurs productions, afin de vieillir ou rajeunir des acteurs, ou même de faire revenir à la vie les talents décédés, comme l'a déjà fait Disney avec Carrie Fisher dans l'épisode IX de Star Wars. La méthode pourrait d'ailleurs faire gagner des centaines de milliers de dollars aux studios et des centaines heures de travail aux artistes d'effets spéciaux.